Guerne, la marche à l’Étoile

Pour ce magnifique poète et traducteur d’origine suisse, résistance et insurrection sont ses moteurs et la passion de la vie sa boussole.

Ce livre vient réparer ce qui est de l’ordre du scandale : la confidentialité dans laquelle est tenu le nom d’Armel Guerne (Morges, 1911 – Marmande, 1980). Certes le traducteur est connu, d’abord pour sa célèbre anthologie des Romantiques allemands, mais aussi pour ses innombrables traductions dans de multiples langues. Cependant, c’est avant tout comme poète qu’il se vivait, un auteur à la vocation spirituelle profonde, qui tenait « la poésie pour le langage essentiel, le seul possible dans le péril spirituel où s’enfonce et se perd l’humanité ». Poète absolu au style flamboyant, rebelle intransigeant, pour Guerne la poésie est « faite pour vivre » et respiritualiser l’homme. Vivant comme un ermite dans son moulin du Lot-et-Garonne, à « contre-monde », comme il disait, portant un regard sévère sur ses contemporains et le monde moderne, mais confiant dans la beauté de la vie, il fut aussi un résistant de la première heure, arrêté par la Gestapo et évadé d’un train à destination de Buchenwald.

Né en 1969, Vincent Teixeira est un essayiste français qui, depuis 2003, vit au Japon où il est professeur de langue et littérature françaises à l’Université de Fukuoka. Il est l’auteur d’essais, dont Shakespeare et les boys band – Culture jetable et marchandisation hédoniste (Kimé, 2014), qui tentent de concilier critique poétique et critique sociale. Il a également publié de nombreux articles sur la poésie, les rapports entre écriture et expérience, sur des auteurs comme Bataille, Blanchot, Luca, Fardoulis-Lagrange, Rodanski. Auteur d’un recueil poétique, À l’encre des dérives (L’Harmattan, 2007), préfacé par Salah Stétié, et co-auteur avec Véronique Gonzalez de L’Ombre et la Nuit de Francis Giauque (Bienne/Gollion, ACEL/Infolio, coll. Le cippe, 2015).